25/01/2021 - 15h37 - Place Fernand Cocq Ils Ă©taient 4. Comme les quatre Ă©lĂ©ments, les quatre vĂ©ritĂ©s bouddhistes, les quatre Dalton. JâĂ©tais partie me promener. Jâavais Ă©changĂ© une illustration contre un bon appareil photo et jâĂ©tais Ă lâaffĂ»t dans la ville. La vie avait peu Ă peu Ă©tĂ© absorbĂ©e des rues, sucĂ©e des places, nettoyĂ©e des bancs, bref aspirĂ©e par le covid qui nous avait tous repliĂ©s comme de vieux mouchoirs dans le tiroir de nos appartements. Ces quatre-lĂ Ă©taient copains comme cochons et vieux comme la pluie. Ils avaient peur. Ils avaient recrĂ©Ă© le microcosme de leur vie sociale dâun pays de soleil sur ce banc de la place Fernand Cocq. Ils avaient peur, Ca se voyait car ils maintenaient entre eux la fatidique distanciation sociale. Ils ne parlaient pas. Ils Ă©taient comme un groupe de vieux arbres, pliĂ©s par le vent mais ancrĂ©s dans leurs habitudes de toujours. On sâobservait tous les cinq en silence et je me demandais comment je parviendrais Ă les fourrer dans mon appareil sans passer pour une cinglĂ©e. Puis, je me suis dit que zut au pire je me ferais insulter un petit coup mais que les occasions Ă©taient aujourdâhui trop rares et celle-ci, trop belle. Je les ai capturĂ©s. Ils nâont pas mouftĂ©, mes quatre cĂ©ramiques urbaines. Je crois mĂȘme que lâun dâeux mâa souri.
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Allilalu
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